Chambres d’artistes visibles uniquement sur location.
La location des chambres s’effectue auprès de la société Surprenantes
Le projet Estuaire
Estuaire est une aventure artistique en trois épisodes qui s’est déroulée de 2007 à 2012. Lors de chaque édition, une trentaine d’œuvres d’artistes – choisis pour leur capacité à jouer avec l’espace public et les dimensions de l’estuaire – ont été réalisées in situ à Nantes, à Saint-Nazaire et le long des 60 kilomètres de l’estuaire de la Loire qui les relient.
Estuaire constitue une collection d’œuvres d’art à ciel ouvert car, si certaines étaent présentées le temps de l’événement, d’autres sont installées définitivement sur le territoire pour composer un parcours ouvert à la visite toute l’année. Chaque œuvre de cette collection vous guide vers un lieu atypique ou un site remarquable de l’estuaire, à la découverte d’un territoire fascinant, de son patrimoine et ses richesses naturelles.
Présentation des chambres
Comme une invitation à aborder la “chambre” comme lieu de l’intimité, ce sont six couples d’artistes qui ont été conviés à aménager les chambres du château du Pé. Certains sont perçus dans le monde artistique comme des entités indissociables, les autres sont des couples dans la vie mais n’avaient encore jamais développé un projet commun.
La Grande Question : Bevis Martin et Charlie Youle
Coupe des organes reproducteurs d’une fleur, évolution d’un fœtus de chien, larve de poisson, naissance d’un arbre, coït : le bas-relief qui court sur les murs explore le mystère de la vie. Poursuivant leur analyse de la pédagogie, de la morale véhiculée par l’institution, les artistes ont puisé dans l’imagerie des livres d’école et des ouvrages scientifiques. Les échelles bouleversées où le microscopique devient grand et le grand petit, créent une sorte de jeu de piste existentiel.
Saturnia Pyri : Sarah Fauguet et David Cousinard
Sur le plancher de tomettes en chêne, une porte ouvre sur une trappe : le lit apparaît. En face, la cheminée monumentale, en bois d’essences nobles, installe un sentiment ambigu, entre admiration et inconfort dû au danger potentiel d’une cheminée inflammable. La marqueterie s’inspire d’un motif relevé sur les ailes d’un papillon de nuit géant en voie de disparition, le Saturnia Pyri. Sa particularité : apprécier le climat de l’estuaire, ne pas s’alimenter et mourir juste après l’accouplement…
There Was a Bad Tree : John Giorno et Ugo Rondinone
Une réplique de la fenêtre de la chambre est apposée sur le mur. Depuis les vitres noires et réfléchissantes, est diffusé un poème de Giorno, figure de la Beat generation, There Was a Bad Tree. Ce conte moderne d’esprit utopique et révolutionnaire évoque l’acharnement des hommes à vouloir détruire un “mauvais arbre“, finalement sauvé par une communauté humaine apaisée. À la différence de la fenêtre ouverte sur l’extérieur, celle-ci agit comme véhicule à l’introspection.
Antichambre : frédéric dumond et Emmanuel Adely
En pénétrant dans l’espace, on ne trouve qu’un siège près de la fenêtre. C’est en observant plus attentivement les boiseries que des possibilités apparaissent. Un pan de mur devient lit, les autres dissimulent un secrétaire, des niches ou un placard. C’est un lieu à activer, un livre à ouvrir, une page blanche à remplir. Perpétuant la tradition des boiseries classiques et des portes camouflées, les artistes-écrivains jouent avec notre curiosité, dévoilant ici et là des textes de leur composition.
« Est-il bien prudent d’envoyer des messages aux extra-terrestres ? » : Jean-François Moriceau et Petra Mrzyk
La nuit, moment propice au mystère, aux angoisses, au rêve, colonise les murs de sa noirceur. Ici et là, des boîtes enferment d’étranges insectes tantôt effrayants, tantôt remarquables de beauté. Papillon de nuit, scarabée aux ailes irisées, phasme à l’apparence de brindille, un cortège des cinq continents invite à un voyage onirique. Les chevets, sculptés à l’effigie d’un homme barbu, figure fétiche des artistes, semblent exprimer des sentiments que l’on partage : joie, étonnement et fascination !
NEBELGLANZ : EVA & ADELE
Néologisme de Goethe, NEBELGLANZ pourrait se traduire “brouillard de clarté“. Le mot, propice au rêve, porte en lui une contradiction de sens. Il ternit et illumine à la fois, il cache et révèle, il inquiète et fascine. Il en est ainsi de l’acte créatif de ce couple qui fait de sa vie une œuvre. La peinture murale qui orne la chambre rouge conjugue force de l’expression plastique et œuvre purement conceptuelle, référence à l’amour, à la sexualité, aux rêves, au caractère éphémère de la vie.